Secteur de transfert mobile : L’Association des promoteurs des agences en crise.

L’Association des Promoteurs des Agences de ventes de Crédits et de Transfert d’Argent (APACTA) traverse une crise au rang des membres. Cette structure autrefois symbole de solidarité entre les travailleurs du secteur se retrouve plongée dans une crise qui menace le bon déroulement de ses activités voire son existence. Dans une déclaration publiée sur plusieurs toiles sur les réseaux sociaux, le président fait mention de plusieurs évènements qui ont peut-être motivés certains agissements. Que se passe-t-il réellement ? Les réponses dans cet entretien qu’il bien voulu nous accorder.
Le Ouagalais : Présentez-vous svp ?
A.C : Je suis Ablassé Compaoré, promoteur de Nouveauté Télécom, une agence de ventes des produits et service électronique, je suis dans le domaine du transfert d’argent. Je suis également le président de l’Association des promoteurs des agences de ventes de crédits et de transfert d’Argent (APACTA). Cette association regroupe les promoteurs des agences de transferts d’argent. Entre nous et les opérateurs téléphoniques il y a un intermédiaire qui regroupe les dealers qui nous redistribuent après l’avoir été par ces opérateurs.
Le fait qu’on n’a pas de lien étroit avec les opérateurs téléphonique de la place en ce qui concerne notre profession en tant que promoteurs des agences de mobile money, nous avions bien voulu nous organiser en association afin de parler d’une même voix et être introduits par nos dealers.
En 2022, précisément le 30 avril nous avions été surpris d’apprendre sur les réseaux sociaux la réduction de nos commissions dans les opérations de retrait et de transfert. Alors qu’on gagnait à l’époque 0.7 et 0.5 qui équivalaient respectivement à 7 000 f CFA et 5 000f CFA on doit dorénavant avoir 0.7 (7 000 f CFA) et 0.4 (4 000 f CFA ).
Pour se faire entendre, les promoteurs dans un esprit de solidarité on crée ce cadre de discussion qui est aujourd’hui l’Association des Promoteurs des Agences de Ventes de Crédits et de Transferts d’Argents (APACTA).

Le Ouagalais : il y a quelques semaines, vous aviez fait une déclaration sur les réseaux sociaux relayées par plusieurs autres sur la toile. Vous signifiez une grogne dont vous essayez d’apporter la lumière à vos militants. Que se passe-t-il réellement ?
A.C : cela vaut une année de cela qu’une mésentente qui pourrait paraitre comme habituelle entre quelque membre du bureau exécutif. Je dis habituelle, parce que quand vous êtes tenu d’écouter tout le monde et trancher, il faut être diligent et aussi que les autres membres aient un esprit de tolérance. Ce conflit s’est installé comme un cancer et a pris de l’ampleur. J’ai constaté que mon Secrétaire général n’exécutait pas les tâches que je lui confiais ou les déléguait à un autre membre, ce qui ne se faisait pas dans le passé. Par des voies de médiations nous avions essayé de trouver une solution. Ce dernier a fini à me faire croire que le problème concernerait les autres membres du bureau et moi. Oui version, après plusieurs autres.
J’ai pris l’initiative de rencontrer les membres individuellement d’abord, et dans les coulisses plusieurs membres ont décliné cette version des faits, pour eux cette affaire concerne le secrétaire général et moi qui est aussi un ami dont notre complicité était visible. Si ça ne va plus bien les autres membres ne peuvent que se morfondre. Il y a eu aussi des intentions de démission dont nous avions trouvé un compromis afin de continuer ensemble.
Le Ouagalais : Est-ce que cela à contribuer à apaiser les ardeurs ?
A.C : Après concertation des membres du bureau, nous avions pris des conseils auprès des personnes avisées, la recommandation la plus fiable était de convoquer une assemblée générale extraordinaire. Je l’ai fait conformément à nos textes et les informations ont été diffusées dans nos plateformes. J’ai aussi invité le syndicat au quel nous sommes affiliés qui a été représenté. Il faut savoir que les autres ont diffusé des informations pour démobiliser les membres et militants. Nous avions pu tenir l’Assemblée générale, malgré l’absence de certains membres et les participants m’ont encore porté à la tête de la structure. Nous avions trainés avec le renouvellement des documents et la prise en compte du délibéré de la dite AG extraordinaire dans l’espoir d’avoir une solution à l’amiable vu que certains membres n’ont pas été. Le syndicat nous a reçu pour une médiation, groupe après l’autre et souvent ensemble. Il m’a été proposé bien que notre assemblée convoqué est valable, de bien vouloir continuer avec le même bureau et le tout premier récépissé qui n’est pas encore à terme jusqu’à la fin de mon mandat et convoqué une Assemblée générale ordinaire.
Comme convenus, très surpris j’apprends par une convocation qui m’a été adressée à prendre pas à une assemblée générale extraordinaire signé par un autre membre qui n’est pas le président que je suis. Ceci n’est pas prévu dans nos textes de sur croire après des pourparlers avec le syndicat. Raison pour laquelle j’ai saisi la justice et ils ont été entendus. Le juge a rejeté la tenue d’une telle assemblée générale mais ça serait loin de s’arrêter là. Nous suivons de près et restons confiant à notre justice.
Le Ouagalais : Vous aviez évoqué plus haut être des partenaires avec des opérateurs et dealers, est ce que certains ont essayé de faire une médiation ?
A.C : c’est une questiondélicate, mais ça n’a pas été fait tout court. Cela ne nous étonne pas, pourquoi ? Si ça ne va pas au sein de notre structure cela veut dire que nous n’arrivons plus à revendiquer, ni à lever le ton parce que ce conflit traîne. Le revers de la médaille peut sembler intéressant pour certains d’eux.
Le Ouagalais : De quoi êtes vous accusés exactement ?
A.C : Ils ont évoqué entre autre, l’acquisition d’une boutique d’un nouvel opérateur local dont je vais taire le nom (l’opérateur en question voulait être proche des consommateurs, il a donc procéder à la distribution de boutique dont je figurais parmi les tous premiers bénéficiaires). Quand ils l’ont évoqué auprès du syndicat, on les demandait si toute fois le bureau prévoyait une indemnité pour moi, la réponse était non. En plus d’être président je suis aussi promoteur au même titre qu’eux, et je travaille avec plusieurs autres plateformes faites par des burkinabè et celle-là aussi en était une. Je collabore avec presque toutes les plateformes de transferts d’argents reconnues au Burkina sauf quelques-unes. Je n’ai pas trouvé cette accusation fondé non plus.
Le Ouagalais : Ne pensez-vous pas que vos attentes pourraient être différentes et tout le monde ne trouve pas son compte-là où vous les amener ?
A.C : Cela est possible quand on est en groupe, mais tout doit être mesuré. Si vous aviez lu dans ma déclaration j’ai fait cas de prêt d’argent évoqué par certains et bien d’autres cas. Je n’ai pas très vite cédé à ces propositions car il fallait encore plus de temps et éviter de prendre des risques qui enjambent tout le monde alors que quelques-unes seulement en profite.
Le Ouagalais : Un prêt en banque pour des travailleurs qui composent votre structure ça devrait faire bonne affaire ?
A.C : Si nous avions eu la malchance d’emprunter ce chemin, notre cas sera bien plus grave que ce que nous vivons aujourd’hui. Nos structure peuvent constituer des opportunités et générer des recettes, j’adhère plus à ça. Nous avions défendu les intérêts des militants sur tout le territoire national, nous avions marqué notre solidarité envers ceux qui traversaient des difficultés dans l’exercice de leur fonction. Je fais allusion aux cas de braquage, des cybercriminalités signalées.
Nous avions fait des plaidoyers également auprès des autorités en attendant de meilleures offres pour nous.
Le Ouagalais : Dans votre déclaration vous aviez fait mention de votre volonté de migrer en une structure syndicale, malheureusement vous n’êtes pas allés au bout. Est-ce que cela n’a pas constitué un point de désaccords ?
A.C : Exactement en Assemblée générale extraordinaire, on a décidé à l’unanimité de cette migration mais les discussions se sont poursuivies entre les membres du bureau exécutif. Nous avions ensemble remis en cause cette décision car c’était très tôt et notre expérience en la matière était limitée.
Le Ouagalais : Depuis que vous traversés cette crise, qu’est-ce que vous perdez?
A.C : Personnellement j’en souffre, parce que parallèlement à cette épreuve j’ai perdu beaucoup de mon investissement, ma boutique de mobile money a été cambriolée. Nous avons aussi perdu notre vivre ensemble, nos joies de vivre que nous avions habitudes de partager après nos rencontres ou lors des occasions sociales.
Le Ouagalais : Quelles sont vos attentes avec la justice ?
A.C : Je suis et reste confiant. Nous nous remettrons à la décision quoi qu’il en soit. Personnellement j’ai plusieurs fois demandé à des personnes ressources d’intervenir pour des solutions à l’amiable mais toutes les tentatives ont été voué à l’échec. Si j’étais fautif je présenterai mes excuses à l’ensemble malheureusement on n’arrive pas dialoguer. Même si on s’en tenait au fait qu’ils ont évoqué la réception de la boutique d’un des partenaires. Je peux vous dire avant de recevoir cette boutique, j’ai concerté les président des régions et provinces sur la question. Nous restons confiant et traversons cette épreuve avec beaucoup de foi car demain sera meilleur pour notre organisation et le secteur de transfert.
Interview réalisée par Moussa Tiemtoré
Le Ouagalais