Burkina Faso|Rétrospective 2024 : Le camarade Mahamadi Savadogo donne sa lecture sur les évènements marquants de l’année
L’année 2024 a été marquée par plusieurs évènements socio-économique et politique. Entre autre les assises nationales, les remaniements du gouvernement, les réalisations de l’APEC, la sortie des pays de l’AES à la CEDEAO sont les grands évènements que le pays des hommes a dû traverser. Mahamadi SAVADOGO, président de la coordination nationale des associations de la veille citoyenne (CNAVC) et de l’association amitié Burkina-Russie, leader d’opinion, il nous donne sa lecture sur les différents faits marquant de l’actualité nationale et internationale. Mahamadi Savadogo nous évoque également le rôle combien important joue les organisations de la veille citoyenne communément appelé « les wayiyans » dans la vie politique et son soutien à la transition.
Le camarade Mahamadi Savadogo a commencé par formuler des vœux de paix pour le Burkina Faso, il a salué l’implication du président du Faso pour le retour de la paix ainsi que la détermination des organisations de la veille citoyenne.
Les assises nationales et le rôle joué par les « wayiyans »
Vous êtes sans ignorer que certains nous ont traités d’être analphabètes, appelés « irrissi » ou encore « wayiyans » jusqu’à affirmer que la rue ne saurait gouverner. Aujourd’hui l’évolution des choses nous donne raison parce que par la mobilisation nos réclamations ont porté fruits.
Les assises étaient prévues se tenir pour 48 heures et il a fallu que 24 heures pour sortir les conclusions pour dire que toutes les couches sociales représentés ont vite compris l’urgence du moment.
La transition a été prorogée à 5 ans, ce qui ne voudrait pas dit que nous finirons la guerre à ce terme-là. Vous entendriez le président dit souvent que « la guerre ne fait que commencer » et galvaniser la troupe pour « la guerre intensive ». Ce qui sous-entend parfois le rôle impérialiste de la France dans cette guerre, qui doit sa survie à l’Afrique pour ses besoins en uranium, pétrole et bien d’autres. Tout comme un père de famille qui refuse de rentrer bredouille chez lui, la France refusera de quitter l’Afrique de si facile. Et le président Thomas Sankara disait que l’impérialisme est un mauvais élève qui refuse de tirer les leçons de son échec mais avec l’abnégation des peuples nous pourrions vaincre.
Le gouvernement, des remaniements au changement par remplacement
On ne change pas une équipe qui gagne et les gouvernements kyelem I et II ont été des équipes gagnantes, mais les hommes ont besoin de changement souvent et les burkinabè sont aussi durs quand il s’agit des résultats. En tant que leader je le félicite de même que son remplaçant, c’est une lutte commune et nous allons vaincre.
Rimtalba à la tête du gouvernement depuis le 08 décembre 2024, les attentes
je salue d’abord l’engagement des chefs d’états de l’AES, quant au nouveau gouvernement bien qu’il ait eu des sorties et des entrées, la dynamique reste la même. on attend le meilleurs d’eux et le premier ministre avant sa prise de fonction nous a rendu visite au rond-point Ibrahim Traoré (ndlr rond-point des nations unies occupé par les wayiyans). Il nous a exhortés de rester mobiliser et nous ne faillerons point. Il porte avec son gouvernement l’espoir de tout un peuple et nous avions bien voulu échanger avec lui mais pour des raisons de sécurités nous avions décidé de nous organiser et le rencontrer bientôt.
La réconciliation dans l’agenda du chef de l’Etat
La suppression de HCRUN et d’autres institutions comme le médiateur du Faso, le conseil économique et sociale ne voudrait pas dire que le besoin d’une réconciliation nationale est inattendu; contrairement à la volonté du chef de l’état qui veut que les populations se réconcilient avec elles même sans avoir à passer par quelconque mesures institutionnelles. Nous avions constaté lors des assises nationales que des députés issus des rangs politiques ont été acceptés à l’ALT, il y a eu aussi la loi d’amnistie adopté en faveur des soldats impliqués dans le coup d’état manqué de 2015. Tout ceci traduit une réelle volonté de nos dirigeants à réconcilier le peuple burkinabè.
Les « wayiyans », des ronds-points à l’ALT
Il faut le souligner qu’il y a des professeurs d’université parmi nous, des opérateurs économique et ensemble nous menons la lutte. Nous portons bel et bien une vision même si nous sommes pas compris et sommes indexés d’être analphabètes. Nous n’avions pas été désignés pour siéger à l’ALT parce que primo il ne s’agissait pas de l’essence de notre combat. Secundo, les organisations de la veille citoyenne n’étaient assez organisées, tertio on pouvait ignorer des infiltrations et des agendas cachés. Aujourd’hui nous sommes tous réunies au sein de la CNAVC pour marquer notre soutien au président et à la transition et le Capitaine Ibrahim Traoré peut toujours compter sur les jeunes que nous sommes.
Le développement endogène, que des réalisations pour l’année 2024.
Le capitaine Thomas Sankara a déjà tracé le chemin et il n’y a pas d’autres voies que ce qui a été fait.
On ne pouvait pas parler de développement quand les filles et fils de la nation ne consomment que ce qui est importé. Les politiques extérieurs de développements n’ont fait que nous endetter et l’APEC est un mécanisme pour nous sortir de cette dépendance. Personnellement j’ai à mon actif 100 actions et j’ai contribué à la mobilisation de 500 autres actions pour des burkinabè d’ici et de l’extérieur. Bien que nous ne soyons pas employés de l’APEC nous avions parcourir les villages pour informer et sensibiliser la population sur les biens fondés de cette initiative. Comme le disait l’autre (ndlr président Damiba) : celui qui se bat pour quelque chose, c’est pour lui la chose. Et l’APEC en est pour quelque chose.
Une usine à Bobo Dioulasso et une autre à Yako grâce à l’APEC comme l’a insinué le président du Faso le pauvre au Burkina pourrait montrer son usine à lui. Je pourrai dire qu’être burkinabè sans s’enrôler à l’APEC, c’est vivre sans philosophie.
L’APEC, un espoir et des défis à surmontés
Tout comme le président Traoré, d’aucuns disaient qu’il ne franchira pas même le cap, mais nous avançons avec son honnêteté et son courage. Nous avons des meilleurs ingénieurs sortis de meilleures écoles, ils peuvent toujours contribuer pour notre souveraineté économique.
À l’exemple des koglwéogo qui est une entité locale mais qui a pu réduire considérablement le grand banditisme dans nos campagnes, nous plaçons grand espoir à l’APEC.
AES et CEDEAO un divorce de plus en plus consommé.
Il faut le rappeler que les pères fondateurs de la CEDEAO avaient une vision de libéralisation des peuples ouest africains qui malheureusement a été trahi. On se rappelle de la crise post-électorale avec plus de 3000 morts en Côte d’Ivoire, la destruction de La Libye, les drames d’Inata et de Koutougou, la CEDEAO n’a pu faire quelques choses. Notre sortie de cette organisation est une détermination des peuples à prendre leur destin en mains. Nous sommes sortis d’une armée bureaucrate à une armée combattante, et c’est ce que veut exprimer notre non-retour à la CEDEAO
Nous célébrerons bientôt la première année de notre sortie de la CEDEAO et l’an 1 de la création de l’AES. C’est l’occasion pour moi de vous informer du « prix Vladimir Poutine » qui va dévier le prix Nobel de la paix. Il a été décerné au colonel Assami Goïta et les deux autres présidents de l’AES, ce 4 janvier. Bientôt l’artiste Tiken Jah Fakoly et d’autres présidents africains membre du BRICS seront aussi reconnus pour leur courage et savoir-faire pour la souveraineté des nations.
voir aussi: AES/Sommet historique : Assimi GOÏTA à la tête de la nouvelle Confédération des États du Sahel
De l’effort de paix consenti par le peuple Burkinabè.
Le président du Faso en parlant de l’intelligence de la situation nous montre ici qu’en plus de mobiliser non seulement des ressources financières pour l’achat de matériels militaires, il faut savoir mener le combat du peuple avec le peuple. Ce qui veut dire impliquer le peuple dans une mobilisation générale pour vaincre l’ennemie. L’une des choses qui affute la motivation du soldat au front, c’est d’une part savoir qu’il porte une arme et des munitions payées par le contribuable burkinabè assoiffé de paix. L’effort de paix n’est pas tout simplement un soutien économique mais idéologique.
Ousseni SAKANDE
Le Ouagalais