Afrique|Startups et marchés financiers : Les startups nigérianes sont en déficit de cotation en bourse selon une étude
Les startups nigérianes sont toujours quasi absentes en bourses locales malgré leur développement fulgurant constaté ces dernières décennies, porté par des levées de fonds record et l’émergence des licornes et une forte présence régionale. La plateforme Technology Board sur le Nigerian Exchange (NGX) lancée en 2022 pour accompagnement les entreprises de technologies à s’inscrire et à lever des capitaux à la bourse locale, demeure encore vierge trois années plus tard.
Dans son rapport intitulé « Rethinking Funding & Exits : Nigeria’s Missing IPOs and the NGX », le cabinet TLP Advisory, analyse cette situation et propose des perspectives pour l’émergence du secteur et son introduction véritable au marché des capitaux. Le Cabinet s’est entretenu avec des fondateurs de startups, les investisseurs et les acteurs des marchés. En tout, 36 startups ont été approchées et ont affirmés les raisons de leurs réticences à la NGX. Leurs expériences ont été comparées à des contextes de marchés semblables ou encore plus émergences comme l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud qui ont tous vu leur nombre de cotations augmenté après des réformes ciblées afin de pouvoir dégager des perspectives locales à court et moyen terme.
Selon l’étude présenté par TLP Advisory, les obstacles se situent à plusieurs niveaux dont le plus important est la différence monétaire ou encore mismatch monétaire. Ici plus de la moitié des startups lèvent des capitaux en dollars alors qu’elles génèrent des revenus en naira, ce qui rend les sorties domestiques moins attrayantes pour les investisseurs. Cependant les fondateurs expriment leurs préférences des marchés étrangers qui ont des sorties en devises plus fortes. La volatilité de la monnaie locale en est aussi un obstacle, pas le moindre et cela justifie ce choix à s’orienter vers le marchés extérieurs.
Le marché local manque le plus souvent de liquidité, ce qui reste une forte préoccupation sur la NGX qui n’arrive pas a absorbé le volume à l’échelle et proposer des prix impartiaux. Le manque d’informations probantes sur la procédure de cotation en bourse constitue aussi un frein dans l’élan de nombreuses startups, selon leurs fondateurs.
Le coût minimum pour être lister à la NGX fixé par le conseil d’administration n’est pas maitrisés par les fondateurs. Ils évoquent des difficultés de perception sur les coûts de conformité dont le seuil est variable entre 50 millions de nairas pour le Growth Board et celui de 420 millions pour le Technology Board.
Le rapport appelle les acteurs à combler ces lacunes pour que le pays puisse conserver une valeur ajouté à son économie locale.
L’étude propose alors des séances de renforcement de capacités des acteurs en alliant informations et sensibilisations en interaction entre NGX et les startups. Des reformes doivent être entreprises, facilitant ainsi la cotation des startups avec plus d’harmonisation des fluctuations sur le marché. La NGX doit désormais disposer plus de liquidité en mobilisant des investisseurs et en développant les rôle d’autres acteurs sur la chaîne. L’étude propose également la réduction de la dépendance au dollar en soutenant l’émergence de capitaux locaux en naira.
TLP Advisory conclut ses études sur des perspectives positives, il encourage des actions coordonnées entre les acteurs pour rendre possible et accessible la cotation des startups qui, à priori ne rejettent pas l’idée de se coter localement. En attendant une amélioration significative, une volonté d’agir en synergie s’impose entre la NGX et les startups.
Ousseni SAKANDE
Le Ouagalais




