Afrique |Santé et développement : Plus de 200 milliards de dollars de Bill Gates comme relais à l’aide américaine en Afrique
@Economie durable. Le Ouagalais

Bill Gates a annoncé que la Fondation Gates consacrerait la majeure partie de sa dotation de 200 milliards de dollars à l’Afrique au cours des deux prochaines décennies. Cette annonce a été faite à Addis-Abeba, où le milliardaire s’est adressé aux dirigeants africains, appelant à une collaboration renforcée en matière de santé et de développement.
Cet engagement intervient alors que la fondation s’apprête à fermer ses portes d’ici 2045. Gates a exhorté les gouvernements africains à donner la priorité aux soins de santé primaires et à l’éducation, moteurs essentiels de la prospérité à long terme. « Aider les mères avant et pendant la grossesse, et soutenir la nutrition des jeunes enfants, donne les meilleurs résultats », a-t-il déclaré.
La fondation a investi dans plus de 100 innovations en matière de santé, affirmant avoir sauvé plus de 80 millions de vies. Gates a cité des partenariats avec l’Éthiopie, le Nigéria, le Rwanda, la Zambie et le Zimbabwe comme exemples de progrès induits par l’innovation.
Les propos de Gates interviennent dans un contexte de coupes sombres dans les programmes d’aide étrangère des États-Unis, notamment le PEPFAR. Des études préviennent que ces coupes pourraient entraîner des millions de décès évitables. La Fondation Gates affirme qu’elle continuera de soutenir les vaccins, la santé maternelle et les efforts de réduction de la pauvreté.
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Malgré les critiques concernant le ‘’philanthrocapitalisme’’ et la dépendance aux donateurs étrangers, Gates a réaffirmé que la richesse privée doit servir le bien public. Il prévoit également de rencontrer des chefs d’État africains pour discuter d’IA et de santé.
L’engagement de 200 milliards de dollars de Gates pour l’Afrique intervient à un moment où l’aide publique au développement, notamment celle des États-Unis, est en baisse. Les coupes budgétaires dans des programmes comme le PEPFAR, autrefois reconnu pour avoir sauvé des millions de vies, laissent un vide que la philanthropie privée comble.
Le Lancet estime que ces coupes budgétaires pourraient à elles seules entraîner jusqu’à 500 000 décès d’enfants d’ici 2030. L’expansion de la Fondation Gates avec désormais des bureaux en Éthiopie, au Kenya, au Nigéria, au Sénégal et en Afrique du Sud signale un déplacement du centre de gravité du financement de la santé mondiale. Mais cette dépendance croissante à la philanthropie dirigée par des milliardaires suscite des inquiétudes.
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Les critiques affirment que les donateurs privés, bien que bien financés, ne sont pas démocratiquement responsables et peuvent promouvoir des programmes alignés sur les intérêts des entreprises, comme le génie génétique en agriculture. Les experts mettent en garde toutefois si ces fonds apportent un soulagement à court terme, la résilience sanitaire à long terme nécessite des systèmes dirigés par les gouvernements et contrôlés localement. Alors que les flux d’aide diminuent et que la philanthropie se développe, les pays africains sont confrontés à un choix crucial, celui d’équilibrer le financement étranger avec des solutions locales qui garantissent la durabilité au-delà des cycles des donateurs.
Source : Daba finance
Le Ouagalais