Afrique|marché financier : L’Angola revient sur le marché des euro-obligations avec une offre de 1,5 milliard de dollars en deux tranches
@Analyse des marchés. Le Ouagalais
L’Angola revient sur les marchés obligataires internationaux pour la première fois depuis trois ans, cherchant à lever 1,5 milliard de dollars par le biais d’une euro-obligation à deux tranches en dollars américains, selon le ministère des finances.
Le pays d’Afrique australe prévoit d’émettre des obligations à cinq ans arrivant à échéance en janvier 2031 et des obligations à dix ans arrivant à échéance en octobre 2035, avec des rendements initiaux d’environ 9,75 % et 10,50 %, respectivement. L’émission fait partie du plan de financement de l’Angola pour 2025, qui prévoit de lever 6 milliards de dollars par le biais d’instruments de dette pour répondre à des besoins de financement totaux de 14,9 milliards de dollars.
Le pays est confronté à des pressions à court terme, notamment le remboursement d’une obligation de 864 millions de dollars en novembre et l’expiration d’un swap de rendement total de 1 milliard de dollars avec JPMorgan en décembre. Citi, Deutsche Bank, JPMorgan et Standard Chartered agissent en tant que chefs de file conjoints.
L’Eurobond 2032 de l’Angola avait un rendement de 9,86 % mardi, proche de son niveau le plus bas depuis février 2023.
L’euro-obligation de 1,5 milliard de dollars prévue par l’Angola marque un retour en force des émetteurs souverains africains, alors que les conditions d’emprunt s’améliorent à l’échelle mondiale.
L’indice JPMorgan Africa NexGem montre que les spreads de la dette africaine sont à leur plus bas niveau depuis 2019, reflétant la confiance des investisseurs dans les pays qui mettent en œuvre des réformes fiscales et qui bénéficient d’une amélioration de leur notation de crédit. Pour l’Angola, l’accord mettra à l’épreuve le sentiment du marché après des années d’efforts de stabilisation macroéconomique sous la direction du président João Lourenço, notamment la réduction des subventions, la discipline budgétaire soutenue par le FMI et la restructuration de la dette.
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Il met également en évidence l’appétit renouvelé pour la dette des marchés frontières, les investisseurs recherchant des rendements plus élevés dans un contexte de détente des taux mondiaux.
Le Nigeria, la République démocratique du Congo et l’Afrique du Sud devant également émettre des obligations prochainement, le retour de l’Angola pourrait marquer le début d’une nouvelle phase de réengagement des États africains sur les marchés de capitaux internationaux, même si les coûts d’emprunt restent élevés.
Source : D. Finance
Le Ouagalais