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Afrique|banque : Les banques francophones d’Afrique de l’Ouest sont confrontées à des problèmes de liquidité

@Actualités économiques. Le Ouagalais

Le secteur bancaire de l’Afrique de l’Ouest reste rentable mais est confronté à une pénurie croissante de liquidités, ce qui soulève des inquiétudes quant à la disponibilité du crédit et à la croissance à long terme.

Le bilan des 160 banques agréées de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a augmenté de 9,3 % entre 2023 et 2024, tandis que le revenu net a augmenté de 11,7 %, selon la Commission bancaire de la région. Les prêts non performants ont légèrement diminué, l’inflation devrait être inférieure à 2,5 % cette année et la croissance du PIB devrait atteindre 6,8 % en 2025.

Mais derrière ces chiffres positifs, les liquidités se resserrent. Depuis février 2023, date à laquelle la BCEAO a réintroduit les adjudications à taux variable, les taux interbancaires moyens à trois mois sont passés de 4,16 % à 6,08 %. Les demandes de refinancement des banques sont passées de 2 600 milliards de francs CFA à 8 200 milliards de francs CFA. Les institutions accumulent également des réserves, détenant plus de trois fois le minimum requis.

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Les analystes avertissent que cela restreint le crédit au secteur privé, avec une croissance des prêts de seulement 6-7% par an, ce qui correspond à peine à l’expansion économique.

Le resserrement des liquidités découle de plusieurs changements structurels et réglementaires. Les banques stockent des liquidités pour répondre à des exigences de fonds propres plus élevées, se protéger contre l’incertitude régionale et se positionner en vue de l’acquisition de filiales de prêteurs internationaux qui se retirent.

Elles prêtent également davantage aux gouvernements, considérés comme des emprunteurs sans risque, évinçant ainsi les entreprises privées. Fitch Solutions cite le cas du Sénégal ; les prêts gouvernementaux sont passés de 22 % des portefeuilles des banques en 2015 à 34 % début 2025, tandis que les prêts au secteur privé sont tombés à 60 %. Cette dynamique risque de ralentir la croissance, notamment celle des PME. 

La BCEAO, tout en maintenant des taux directeurs bas, a effectivement resserré les conditions à travers ses mécanismes de refinancement. Les économistes mettent en garde contre une crise bancaire « latente » si les tensions sur les liquidités persistent, avec une fragmentation potentielle des marchés de l’UEMOA, car les économies plus fortes comme la Côte d’Ivoire accèdent aux fonds à moindre coût que les États plus faibles comme le Niger.

Pour l’instant, les régulateurs mettent l’accent sur la solidarité, mais l’augmentation du risque souverain pourrait mettre à l’épreuve la résilience de l’union monétaire.

Source : Daba finance

Le Ouagalais

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