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L’inflation : Qu’est ce que c’est ?

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C’est peut-être l’un des termes économiques les plus connus. L’inflation a plongé nombre de pays dans de longues périodes d’instabilité. Les banques centrales aiment à passer pour des pourfendeurs inflexibles de l’inflation. Des politiciens qui avaient remporté des élections en promettant de terrasser l’inflation ont perdu le pouvoir faute d’y être parvenus. L’inflation a même été déclarée ennemi public nº 1 aux États-Unis, par le Président Ford en 1974. Mais qu’est-ce que l’inflation? Et pourquoi est-elle si importante?

L’inflation est le taux d’augmentation des prix sur une période donnée. En général, il s’agit d’une mesure assez large, telle que la hausse globale des prix ou du coût de la vie dans un pays. Mais elle peut aussi être calculée de façon plus étroite, pour certains produits, tels que l’alimentation, ou certains services, tels que les coupes de cheveux, par exemple. Quel que soit le contexte, l’inflation mesure le renchérissement d’un groupe de biens et/ou de services sur une période donnée, en général une année.

Comment mesure-t-on l’inflation ?

Pour le consommateur, le coût de la vie dépend du prix d’un grand nombre de biens et de services et de la proportion qu’ils représentent dans son budget. Les administrations mesurent le coût moyen de la vie en effectuant une enquête auprès des ménages qui leur permet de déterminer la composition d’un panier d’articles courants et de suivre l’évolution de son coût dans le temps. (Aux États-Unis, la principale composante de ce panier est le coût du logement, à savoir le loyer ou le remboursement des prêts hypothécaires.) Le coût du panier à une certaine date exprimé par rapport à une année de référence constitue l’indice des prix à la consommation (IPC), et la variation en pourcentage de l’IPC sur une certaine période constitue l’inflation des prix à la consommation, qui est l’indicateur d’inflation le plus usité. (Ainsi, si l’IPC de l’année de référence est 100 et l’IPC courant est de 110, l’inflation est de 10 % sur la période considérée.)

L’inflation tendancielle des prix à la consommation mesure l’évolution sous-jacente et persistante de l’inflation en excluant les prix fixés par les pouvoirs publics ainsi que les prix les plus volatils, notamment ceux de l’alimentation et de l’énergie, qui sont le plus tributaires de facteurs saisonniers ou des variations temporaires de l’offre. L’inflation tendancielle est surveillée de près par les décideurs. Le calcul d’un taux d’inflation globale — par exemple pour un pays tout entier et pas simplement pour les consommateurs — nécessite un indice plus large, tel que le déflateur du produit intérieur brut (PIB).

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Par souci de cohérence, on maintient le panier de l’IPC à peu près constant, même s’il est légèrement modifié de temps à autre pour tenir compte de l’évolution des structures de consommation, par l’inclusion de nouveaux articles de haute technologie ou le remplacement de certains articles devenus moins courants. Étant donné que le déflateur du PIB exprime, en moyenne, l’évolution dans de temps des prix de tout ce qui est produit dans l’économie, ses composantes varient d’année en année et sont donc plus actuelles que celles du panier de l’IPC, qui sont pratiquement fixes. En revanche, le déflateur prend en compte des éléments qui ne sont pas des biens de consommation (tels que les dépenses militaires) et n’est donc pas une bonne mesure du coût de la vie.

De l’avantage et de l’inconvénient

Si le revenu nominal des ménages, qu’ils reçoivent en monnaie courante, n’augmente pas aussi vite que les prix, leur situation se dégrade, car ils ne peuvent plus acheter autant. Autrement dit, leur pouvoir d’achat ou leurs revenus réels (c’est-à-dire ajustés en fonction de l’inflation) diminue. Le revenu réel est une mesure approximative du niveau de vie. Lorsque les revenus réels augmentent, le niveau de vie augmente aussi, et vice versa. En réalité, les prix évoluent à des rythmes différents. Certains, tels que les prix des produits qu’on trouve dans le commerce, changent tous les jours; d’autres, tels que les salaires fixés par contrat, mettent plus de temps à s’adapter (les économistes parlent de la «viscosité» des salaires).

Dans une conjoncture inflationniste, les prix augmentent de façon irrégulière et réduisent inévitablement le pouvoir d’achat de certains consommateurs, et cette érosion du revenu réel est le principal coût de l’inflation. L’inflation peut aussi fausser l’évolution du pouvoir d’achat de ceux qui reçoivent ou paient des taux d’intérêt fixes. Prenons l’exemple d’un retraité qui bénéficie d’un relèvement annuel fixe de 5 % de sa pension. Si l’inflation est supérieure à 5 %, son pouvoir d’achat diminue. En revanche, un emprunteur qui paie un intérêt fixe de 5 % sur son prêt hypothécaire bénéficierait d’une inflation à 5 % parce que le taux d’intérêt réel (c’est-à-dire la différence entre le taux nominal et le taux d’inflation) serait de zéro; le remboursement de cette dette serait encore plus facile si l’inflation était plus élevée, pour autant que le revenu de l’emprunteur augmente avec l’inflation. Dans ce cas, ce serait bien sûr le revenu réel du prêteur qui pâtirait. Dans la mesure où l’inflation n’est pas prise en compte dans les taux d’intérêt nominaux, le pouvoir d’achat augmente pour certains, diminue pour d’autres.

Nombre de pays ont été confrontés à des niveaux élevés d’inflation, voire, dans certains cas, à l’hyperinflation, lorsque la hausse des prix atteint 1000 % par an ou plus. En 2008, le Zimbabwe a connu l’hyperinflation la plus forte qu’un pays ait jamais subie, avec un taux annuel d’inflation estimé à 500 milliards pour cent. De tels niveaux d’inflation ont des effets désastreux, et les pays concernés ont dû prendre des mesures difficiles et douloureuses pour ramener l’inflation à des niveaux raisonnables, parfois en abandonnant la monnaie nationale, comme dans le cas du Zimbabwe. Si une inflation élevée nuit à l’économie, la déflation, C’est-à- dire la baisse des prix, n’est pas souhaitable non plus. Lorsque les prix diminuent, les consommateurs retardent leurs achats s’ils le peuvent, en anticipant de nouvelles baisses des prix à l’avenir. Pour l’économie, cela signifie moins d’activité, moins de revenus distribués par les producteurs et moins de croissance économique. À cet égard, on peut citer le cas du Japon, qui a connu une longue période de croissance économique quasi nulle, surtout en raison de la déflation. C’est notamment pour prévenir la déflation pendant la crise financière mondiale qui a commencé en 2007 que la Réserve fédérale des États-Unis et d’autres banques centrales ont maintenu durablement les taux d’intérêt bas et ont institué d’autres mesures monétaires pour faire en sorte que le système financier ne manque pas de liquidités.

Si l’inflation est faible et prévisible, il est plus facile d’en tenir compte dans les contrats d’ajustement de prix et dans les taux d’intérêt, ce qui en réduit l’effet de distorsion. En outre, si les consommateurs savent que les prix vont légèrement augmenter, ils seront incités à faire leurs achats plus tôt, ce qui stimule l’activité économique. Beaucoup de banques centrales se fixent pour objectif principal de maintenir l’inflation à un niveau faible et stable; c’est ce qu’on appelle le ciblage de l’inflation.

Le Ouagalais

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