Afrique|Crypotomonnaies : Le Kenya propose le premier cadre réglementaire

Le Kenya a proposé son premier cadre réglementaire pour les actifs numériques, signalant un changement de politique pour l’un des marchés cryptographiques les plus actifs d’Afrique. Le projet de loi 2025 sur les fournisseurs de services d’actifs virtuels décrit les exigences en matière de licences pour les échanges de crypto-monnaies, les émetteurs de stablecoins, les portefeuilles numériques, les ICO et les plateformes de tokenisation.
Le projet de loi attribue des responsabilités réglementaires à la fois à la Banque centrale du Kenya (CBK) et à l’Autorité des marchés de capitaux (CMA). La CBK supervisera les fournisseurs de portefeuilles, les stablecoins et les processeurs de paiement crypto, tandis que la CMA réglementera les échanges, les offres de jetons, les conseillers en investissement et les gestionnaires d’actifs.
Le projet de loi soumet également les ICO à une réglementation, exigeant des informations similaires à celles des introductions en bourse. Les plateformes de tokenisation doivent s’enregistrer et fournir des informations détaillées sur l’évaluation et la conservation des actifs.
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Les émetteurs de stablecoins seront soumis à des exigences en matière de réserves, d’audits et de règles de gouvernance. Le non-respect de ces règles peut entraîner des amendes allant jusqu’à 20 millions de KES (155 000 dollars) et des poursuites pénales potentielles.
Cette mesure va à l’encontre de la position adoptée par la CBK en 2015, lorsqu’elle avait mis en garde contre l’utilisation des crypto-monnaies. Le Kenya fait désormais partie des pays africains qui ont le plus adopté les crypto-monnaies, avec près de la moitié des consommateurs détenant des crypto-monnaies, selon FSD Africa.
Le projet de loi kényan sur les cryptomonnaies marque une étape importante dans la formalisation du secteur des actifs numériques, qui fonctionnait jusqu’à présent sans surveillance réglementaire. En introduisant une double surveillance de la part de la Banque centrale et de l’Autorité des marchés financiers, le cadre reflète les tendances mondiales visant à gérer à la fois les risques systémiques et les risques spécifiques aux investisseurs.
L’inclusion des ICO, de la tokenisation et des stablecoins montre l’intention du Kenya de réglementer au-delà de la spéculation – dans des cas d’utilisation émergents tels que l’investissement fractionné et les paiements transfrontaliers. Cela pourrait renforcer la protection des consommateurs et encourager la participation institutionnelle.
Cependant, la mise en œuvre sera essentielle. Les régulateurs devront renforcer leurs capacités techniques et faire preuve de souplesse pour s’adapter à l’évolution des technologies. Les sanctions prévues par le projet de loi en cas de non-respect et la structure des licences reflètent le passage d’une expérimentation permissive à une innovation responsable. Pour les startups, le cadre pourrait apporter une clarté réglementaire, mais aussi augmenter les coûts d’entrée.
S’il est adopté et appliqué efficacement, le Kenya pourrait se positionner comme un centre régional pour l’innovation blockchain et la finance numérique.
D.Finance
Le Ouagalais