Afrique|Politique commerciale de Trump : Les pays exportateurs touchés par des taux les plus élevés

La politique tarifaire réciproque proposée par le président américain Donald Trump imposera de nouveaux droits d’importation à plus de 180 pays, dont des dizaines en Afrique. Alors que la plupart des pays sont soumis à un tarif de base de 10 %, les pays qui imposent des droits plus élevés sur les exportations américaines seront désormais frappés de taux plus élevés.
Les pays africains les plus touchés sont le Lesotho (50 %), Madagascar (47 %), Maurice (40 %), le Botswana (37 %), l’Angola (32 %), la Libye (31 %), l’Afrique du Sud (30 %), l’Algérie (30 %), la Tunisie (28 %) et la Côte d’Ivoire (21 %). Ces pays imposent actuellement des droits de douane sur les produits américains allant de 41 % à 99 %.
Cette politique marque une rupture avec les précédents cadres commerciaux américains, comme l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), qui autorisait l’accès en franchise de droits de douane aux États-Unis pour de nombreuses exportations africaines. L’administration Trump décrit cette mesure comme une réponse corrective à ce qu’elle considère comme des droits de douane et des barrières commerciales étrangères injustes. Ses détracteurs mettent en garde contre le risque de représailles et de déstabilisation des relations commerciales de longue date, notamment avec les économies africaines fortement dépendantes du marché américain.
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La nouvelle politique tarifaire pourrait compromettre les canaux commerciaux les plus favorables de l’Afrique avec les États-Unis, en particulier pour les principaux exportateurs comme l’Afrique du Sud, l’Île Maurice et la Côte d’Ivoire. Ces pays ont tiré parti de l’AGOA pour accéder aux marchés américains avec des droits de douane minimes, exportant une grande variété de produits, des textiles et vêtements, des minéraux et produits agricoles.
L’approche de Trump introduit de l’incertitude dans ces relations. En imposant des droits de douane allant jusqu’à 50 % à des pays comme le Lesotho et Madagascar, les États-Unis signalent une transition d’un commerce préférentiel vers des accords transactionnels. Cela pourrait inciter les économies africaines à renforcer leurs liens avec la Chine, l’UE et les États du Golfe, qui ont continué à développer leurs partenariats économiques sur le continent.
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À long terme, les pays africains pourraient accélérer leurs échanges intra-africains dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) afin de réduire leur exposition aux chocs politiques extérieurs. Sans renouvellement des accords bilatéraux ou des exceptions, les États-Unis risquent de perdre leur avantage concurrentiel en tant que partenaire commercial dans l’une des régions du monde à la croissance la plus rapide.
Le Ouagalais